SIMULATION : Rail Simulator, le test
Pour son
premier essai en matière de simulation de trains, Electronic Arts s'est offert les services d'une équipe de développement solide. En effet, le précédent titre de Kuju est toujours actuellement
une référence dans son domaine. Rail Simulator en reprend d'ailleurs les grandes lignes tout en s'évertuant à en améliorer les performances. Il s'agit encore de piloter différentes locomotives
diesel, électriques ou à vapeur pour dévorer des kilomètres de rails. Les amateurs d'action pure peuvent passer leur chemin. Ici, le joueur aura souvent le temps de siroter un café, lire son
journal, et descendre les poubelles avant qu'il n'ait à appuyer sur le moindre bouton. Un mode libre propose de parcourir les quatre lignes européennes fidèlement modélisées tandis que le mode
scénario imposera des manoeuvres précises et des tâches particulières à accomplir. Un éditeur très complet permet quant à lui de créer dans les moindres détails des parcours et des environnements
originaux.
La première impression qui saisit le joueur lorsqu'il se lance pour la première fois dans une partie de Rail Simulator, c'est le soin qui a été apporté à la modélisation des trains. Les huit
engins de base que l'on peut piloter sont de toute beauté, que l'on pense à une Classe 166 "Thames Turbo" ou à une antique Black 5 4-6-0. En revanche et bizarrement, la réalisation des divers
paysages est plus que datée. Les apprentis cheminots découvriront au gré de leurs expéditions des gares immenses, des plaines enneigées, des villages pittoresques, etc. La distance d'affichage
est plus que correcte et les effets météo de bon aloi renforcent l'immersion. Un PC performant est toutefois indispensable pour pouvoir profiter du voyage sans ralentissement et autres saccades.
Les grincheux pourront également se plaindre de quelques points de détail comme le faible nombre de passagers présents sur les quais. On leur donnera d'ailleurs raison pour ce qui est de
l'environnement sonore : le bruit assourdissant de certaines machines et des effets mal mixés donnent fréquemment envie de couper le son.
Les divers tracés que nos monstres d'acier peuvent emprunter sont particulièrement fidèles à la réalité. Pour avoir voyagé régulièrement sur la ligne Reading-Cholsey il y a quelques années, je
peux affirmer que Rail Simulator a parfaitement su réveiller mes souvenirs. Le jeu n'inclut que quatre grandes lignes dont trois en Angleterre et une en Allemagne. C'est peu mais on se consolera
en réalisant que cela fait quand même 1900 kilomètres à parcourir. L'éditeur permettra d'ailleurs de prolonger le plaisir à l'envi. Très complet quoique d'un abord un peu délicat, ce dernier
offre la possibilité de créer ou de modifier à l'envi le moindre élément du jeu. Les apprentis modeurs et les experts s'en donneront donc à coeur joie pour offrir du contenu. Quand on voit la
communauté très prolifique qui s'est réunie autour de Train Simulator, on peut raisonnablement être optimiste pour l'avenir de Rail Simulator.
Le gameplay est échelonné sur trois niveaux de réalisme. Le plus primaire se résume à moduler la vitesse du train à l'aide d'un accélérateur et d'un frein tandis que le plus complet prend en
compte de nombreux paramètres. La difficulté dépend également de la machine que l'on conduit : un train à vapeur a vite fait de devenir une véritable bombe roulante entre des mains
inexpérimentées. La physique des différents modèles est bien respectée bien que l'on s'étonne de ne pas ressentir les à-coups des wagons lorsque l'on freine brutalement ou que l'on démarre en
trombe. Les erreurs de pilotage se solderont généralement par des pénalités en fin de missions mais les plus maladroits pourront faire dérailler le train. Il faut dire que les contraintes
d'horaires des parties scénarisées induisent un stress qui a tôt fait de nous pousser à la faute. Ceci sans compter les conditions météo parfois déplorables et les événements imprévus. La mission
qui consiste à acheminer un train rempli de supporters à Londres pour un match de foot, par exemple, sera interrompue par des incidents dans les cabines qui vous obligeront à stopper le train en
urgence. Si ces missions sont bien ficelées et offrent quelques rebondissements, elles sont malheureusement trop peu nombreuses à l'heure actuelle. Là encore, Electronic Arts semble compter sur
l'aide de la communauté des joueurs.
Au final nous avons donc une simulation solide, bien que moyennement réalisée, qui pèche surtout par un manque calculé de contenu. Gageons que les passionnés de trains se mettront rapidement à
l'ouvrage pour faire de Rail Simulator une nouvelle référence en matière de simulation ferroviaire.
Six ans après avoir développé l'excellent Train Simulator aux côtés de Microsoft, l'équipe de Kuju Entertainment nous livre une simulation ferroviaire qui se
veut encore plus aboutie. Les spécialistes du genre seront-ils conquis ? à voir...
Commenter cet article