PERTURBATIONS : Grosse pagaille dans le RER E
FRANCE - A
l'origine, une défaillance de signalisation. A l'arrivée, quatre rames de RER bloquées, dont l'une dans un tunnel sans possibilité d'en sortir ; la ligne E du RER détournée pour éviter
la zone Gare du Nord - Magenta ; et des incidents qui se sont propagés, par un effet de contagion, à de nombreux trains, dont des Corail et des TGV, lors d'une coupure d'électricité qui s'est
étendue jusqu'à Bondy. Le trafic a été notablement perturbé vendredi soir entre Paris et sa banlieue Est, mais si la plupart des passagers n'ont connu qu'un contretemps, l'épisode le plus
difficile a été vécu par ceux qui, bloqués dans un tunnel, ont décidé au bout d'une heure d'attente, excédés et sans aucune information, de quitter la rame pour finir leur voyage à pied le long
des voies...
L'épisode pourrait rappeler celui qui avait paralysé le trafic à la gare du Nord début mai, et qui avait, lui aussi, été provoqué par un problème de signalisation. Mais la SNCF, contactée par
LCI.fr, tient à éviter ce parallèle. Les conséquences ont été bien moins spectaculaires, assure-t-on à la société de transport ferroviaire, et de moindre durée. Autre différence : la
pagaille à la gare du Nord avait pour origine un acte de malveillance. Dans le cas du problème survenu ce vendredi, on évoque simplement un "dysfonctionnement". Mais s'il ne semble pas
avoir été provoqué volontairement, on en ignore toujours la cause précise.
Tout commence donc, ce vendredi, vers 17h30, lorsqu'un signal se met inopinément au rouge sur le parcours du RER E. Le conducteur d'une rame engagée dans le tunnel de 4 kilomètres qui relie
la proche banlieue Est de Paris aux gares souterraines de Magenta (Gare du Nord) et Haussman-Saint-Lazare doit stopper sa machine. Il se trouve alors à quelques centaines de mètres de cette
dernière gare, sa destination, où trois autres trains vont se trouver pour leur part bloqués au départ.
Faute de connaître la raison de ce signal passé au rouge, la SNCF organise une déviation pour éviter une paralysie de tout le trafic sur cette ligne : comme avant 1999 et la mise en service du
tunnel reliant la banlieue à Haussman-Saint-Lazare, les trains passent par la Gare de l'Est. Pour la plupart des passagers, l'inconvénient se résume donc à des retards plus ou moins
importants dans les deux sens, auxquels s'ajoutent des difficultés à rallier la Gare du Nord. Pour la rame prisonnière du tunnel, l'attente commence. Elle sera longue : il faudra 1h40 pour
que le signal soit rétabli par les équipes d'intervention de la SNCF. Entretemps, la plupart des passagers auront choisi, au bout d'une heure, ignorant toujours l'origine de leurs déboires, de
descendre du train pour rejoindre la gare par leurs propres moyens.
Mais cette sortie dans le tunnel d'usagers excédés contribue à amplifier un peu plus le problème : mettant en place les procédures de sécurité prévues lors de la présence de piétons près des
voies, la SNCF coupe l'électricité, non seulement sur la ligne E, mais aussi, par précaution, dans un secteur élargi qui va dans un premier temps jusqu'à Bondy, englobant les grandes lignes de la
gare de l'Est, avant d'être restreint progressivement. A cet instant, et pendant quelques minutes, l'incident perturbe pas moins d'une vingtaine de trains, dont la plupart ne connaîtront
toutefois pas plus d'un quart d'heure de retard. Les équipes de la SNCF devront ensuite s'assurer que le tunnel est bien dégagé de toute présence humaine avant de pouvoir intervenir sur le signal
défectueux.
L'heure est au bilan. Combien de passagers cet incident a-t-il pu affecter ? Difficile à dire. A l'intérieur de la rame bloquée dans le tunnel, ils ne devaient pas être plus de 300, estime-t-on à
la SNCF. En effet, le train concerné effectuait le trajet banlieue-Paris, alors qu'un vendredi soir, le plus gros du trafic a lieu généralement en sens inverse. Que prévoit la SNCF pour ces
usagers bloqués une heure dans un tunnel ? A priori, rien d'autre qu'un affichage en gare. Les "gestes commerciaux" sont limités aux périodes de grève et aux grandes perturbations
similaires, et ne concernent théoriquement pas les incidents ponctuels comme celui de vendredi. Quant à envoyer un mot d'excuses aux personnes concernées, on met en avant à la SNCF
l'impossibilité de retrouver les passagers présents lors des faits. Ironie du sort, alors que sont souvent soulignés les défauts de fonctionnement d'autres lignes de RER, c'est précisément la
plus fiable d'Ile-de-France (avec un taux de régularité oscillant entre 96% et 98%, assure-t-on à la SNCF) qui a été touchée cette fois.
Des passagers bloqués plus d'une heure dans un tunnel qui finissent leur parcours à pied, une vingtaine de trains affectés :
la SNCF s'explique. Selon la société de transport ferroviaire, l'origine de l'incident qui a touché vendredi le RER E est un signal défectueux... A petite cause, grands effets...
Commenter cet article