ACTU : La Bourgogne pourrait tirer profit de la fin du monopole de la SNCF
FRANCE - Et si la Bourgogne était la première région de France à disposer d'un réseau local de fret ferroviaire indépendant ? Jacques Chevineau, responsable de la mission nationale « fret ferroviaire et développement local », mise en place par le ministre des transports et l'assemblée des Régions, a exposé l'état de sa réflexion, jeudi à Dijon, aux chefs d'entreprises élus de la chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI).
La fin du monopole de la SNCF, comme de tous les opérateurs européens sur leur territoire, est une chance à saisir pour développer le transport local des marchandises. « Le plan SNCF privilégie les flux longue distance, alors que des besoins locaux ne sont pas satisfaits pour le transport du bois, des céréales, de la pierre », expose-t-il.
Certes, la SNCF sous-traite déjà des petits parcours à des filiales locales, comme Voies ferrées du Morvan qui fait circuler des marchandises d'Autun à Avallon. « Ces sociétés restent sous contrôle étroit de la SNCF qui peut disposer de leur sort quand elle le souhaite », regrette Jacques Chevineau.
Face à cette situation, la mission Chevineau préconise l'adoption d'un système qui a fait ses preuves à l'étranger, notamment aux Etats-Unis et en Suède : il s'agirait de confier les flux de courte distance à des entreprises autonomes. Avec le Centre et l'Auvergne, le Morvan fait partie des trois territoires disposés à expérimenter cette organisation.
« Dans le Morvan, la difficulté politique est levée, puisqu'il existe déjà un opérateur local (Voies ferrées du Morvan) qui pourrait basculer dans le champ privé avec l'entrée au capital de clients des filières bois et pierre notamment », avance Jacques Chevineau. Les gares-bois, rénovées et pour certaines créées au lendemain de la tempête de 1999 pour évacuer les chablis, pourraient ainsi être réutilisées.
Aussi pertinent soit-il aux yeux de ceux qui dénoncent l'omniprésence des camions sur les routes, ce projet fera sûrement des vagues du côté des cheminots. « Ces sociétés ne seront pas pour autant un enfer social », défend le chef de la mission.
Commenter cet article