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PASSION-TRAINS

ACTU : La vitesse du TGV sera limitée à 220 km/h en Pays Basque

27 Juillet 2006 , Rédigé par euskalherria.com Publié dans #ACTU

 FRANCE - Réseau Ferré de France (RFF) a complété son dossier sur le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Hendaye permettant l'ouverture d'un débat public fin août, a annoncé hier la Commission nationale de débat public (CNDP).

La CNDP, qui avait demandé le 5 juillet à RFF de revoir sa copie sur la question des enjeux environnementaux, a estimé hier au cours d'une réunion extraordinaire que "le dossier de RFF était suffisant pour ouvrir les débats". "Cette décision marque la fin de la phase préparatoire du débat public" et permet à la Commission particulière du débat public (CPDP) créée pour ce projet de définir un calendrier qui prévoit un lancement des discussions le 30 août pour une clôture le 29 décembre.

RFF, propriétaire et gestionnaire des voies ferrées en France, devait compléter son dossier sur le plan environnemental, tant sur la lutte contre l'effet de serre, le bruit ou les atteintes sur le paysage, que sur l’impact du projet (viticultures, sylvicultures, eau...), a-t-on précisé à la CPDP, basée à Bordeaux.

"La ligne existante entre Bordeaux et Irun, malgré les améliorations qui peuvent lui être apportées, ne pourra pas faire face, à l’horizon 2020, à l’augmentation des trafics ferroviaires permise par la mise en service des projets français et espagnols. En effet, le nombre total des trains de marchandises et de voyageurs pourrait plus que doubler à cet horizon (plus de 350 trains, deux sens confondus, au lieu de 170 actuellement en sortie de Bordeaux, et plus de 275 trains au lieu de 100 actuellement en sortie de Bayonne, en jour moyen).

Pour faire face à ce trafic, la construction d’ici 2020 de deux voies supplémentaires entre Bordeaux et l’Espagne est nécessaire, afin de porter à quatre voies, comme entre Paris et Bordeaux et entre Irun et Madrid, le maillon faible de cet axe ferroviaire européen" estime le document présenté par RFF, qui a donc retenu deux scénarios: un doublement de la ligne existante ou la création d'une ligne nouvelle avec deux tracés possibles, sur une largeur de 15km par l’est ou l’ouest des Landes. Dans un cas, la nouvelle ligne pourrait sortir par l’est de Bordeaux, dans l’autre, par l’ouest de la ville.

La CPDP a précisé que la nouvelle voie ferroviaire serait soit une "LGV pure", réservée aux TGV qui pourraient dépasser la vitesse de 300 km/h, soit une "ligne mixte", où les TGV coexisteraient avec les trains de voyageurs ou de fret. Néanmoins le document présenté par RFF précise que dans tous les cas de figure, en Pays Basque il ne s’agira que d’une ligne mixte, avec une limitation de vitesse à 220 km/h, la topographie ne permettant pas de créer une ligne LGV pure. Ainsi, le TGV ne dépassera pas cette vitesse en Pays Basque, puisque le projet de Y Basque est également limité à 220km/h. Le projet vise à relier les réseaux ferroviaires français et espagnol, après les mises en service de la LGV Sud Europe Atlantique jusqu'à Bordeaux en 2016 et de la nouvelle ligne entre Vitoria et Irun en 2013. Le débat public qui va s'ouvrir prévoit déjà trois "réunions de lancement" à Bordeaux, Mont-de-Marsan et Bayonne, respectivement les 7, 11 et 12 septembre, ainsi que des réunions thématiques sur "le développement régional", "l'amélioration des transports marchandises et voyageurs" et "les enjeux environnementaux".

Le dossier du maître d’ouvrage, disponible sur internet (www.debatpublic-projetferroviaire-bordeaux-espagne.org), sera également envoyé à plus de 5.000 acteurs clés (associations, institutions...), tandis que les populations concernées en recevront une synthèse. Ce dossier porte à la connaissance du public une synthèse des informations dont dispose RFF à ce jour et sur lesquelles il se fonde pour proposer le projet ferroviaire Bordeaux-Hendaye. Ce document s’adresse à toutes les personnes intéressées, qu’elles participent ou non au débat public. RFF a souhaité concevoir ce document dans un souci de "transparence, de clarté et d’accessibilité". Les informations, chiffres et analyses qui étayent ce dossier proviennent des études réalisées par RFF pour préparer le débat public, mais aussi de la SNCF, des services de l’Etat, du groupe de travail franco-espagnol sur la traversée des Pyrénées et du Conseil régional d’Aquitaine.

La liste des études réalisées par RFF pour préparer le débat public est présentée en annexe. L’ensemble des études peut être consulté dans les locaux de la Commission particulière du débat public (CPDP) 4, rue Marengo (face au musée Basque) à Bayonne. Ce document ne prétend pas répondre à toutes les questions, le débat public doit permettre d’enrichir les propos et réflexions développées dans ce dossier.

En ce qui concerne le Pays Basque nord, deux alternatives sont proposées. Le scénario de mise à quatre voies de la ligne existante aura l’avantage de permettre une réalisation progressive en fonction de l’apparition des contraintes de capacité : dans un premier temps, pour l’horizon 2020, il serait nécessaire d’effectuer la mise à quatre voies des premières sections saturées, à savoir Bordeaux-Facture et Bayonne-Hendaye. Cela permettra l’écoulement du trafic envisagé avec une réserve de capacité suffisante ; à plus long terme, horizon 2030, la capacité globale de l’axe se trouvera à nouveau limitée. Il faudra alors aménager la section Facture-Bayonne à quatre voies (voies supplémentaires à 220 km/h), la limite de capacité étant alors repoussée au-delà de 2040.

Les enjeux environnementaux du scénario de "mise à 4 voies de la ligne existante" sont principalement liés à la concentration humaine aux extrémités nord et sud de la ligne existante et à la traversée de nombreux espaces naturels présentant un intérêt écologique majeur. Ce scénario implique une consommation foncière moindre que pour la réalisation d’une ligne nouvelle et génère peu d’effets de coupures supplémentaires. Il nécessite des acquisitions de bâtis, souvent en milieu urbain, et la mise en ¦uvre d’importantes protections phoniques et d’éléments d’intégration paysagère en faveur des riverains habitant de part et d’autre de la ligne.

La deuxième idéee serait la réalisation d’une nouvelle ligne. Au sud de Dax, pour la traversée du Pays Basque, le principe de réaliser, dans le cas d’une ligne nouvelle, une ligne mixte pour les trains de marchandises et de voyageurs, est proposé comme unique scénario.

"La présence du massif montagneux dominé par la Rhune à l’est et de l’urbanisation côtière à l’ouest ne permet pas de proposer plusieurs options de passage pour cette ligne nouvelle mixte jusqu’à la frontière espagnole et sa connexion au Y Basque". Les rayons de courbure d’une ligne mixte limitée à 220 km/h, plus faibles que ceux d’une ligne à grande vitesse, permettent une meilleure insertion de ce type de lignes dans des zones à fortes contraintes environnementales et topographiques. "Compte tenu du relief dans cette région, une telle ligne avec des pourcentages de pentes faibles (maxi 15 ”) nécessitera la réalisation de nombreux ouvrages d’art (tunnels et viaducs)" estime RFF.

La création sur la ligne mixte d’une gare nouvelle au niveau de Bayonne offrira à l’ensemble du Pays Basque littoral et intérieur, une desserte supplémentaire limitée aux trains internationaux empruntant cette ligne et qui s’y arrêteront, prévoit le document.

Mais RFF ne spécifie pas par où exactement elle compterait faire passer cette nouvelle ligne. "Dans la traversée du Pays Basque, sûrement la partie la plus délicate compte tenu des enjeux de l’environnement humain et naturel et du relief, l’insertion de la ligne nouvelle sera recherchée dans les zones les moins urbanisées comme, par exemple les corridors des lignes électriques à très haute tension.

Les acquisitions foncières nécessaires à la réalisation d’une ligne nouvelle dans ce contexte devront prendre en compte la proximité des zones urbanisées, la taille des exploitations agricoles et les contraintes de relief. Dans un tel site la réalisation d’une ligne nouvelle implique en moyenne l’acquisition de 7 à 9 ha par km mais sa réalisation nécessitera aussi probablement la construction d’ouvrages d’art majeurs : tunnels sur une partie importante du parcours et viaducs de franchissement des vallées de l’Adour, de la Nive et de la Nivelle qui limiteront d’autant les impacts fonciers".

De nombreux sites ou ensembles de forte valeur patrimoniale et paysagère sont concernés, comme la vallée de l’Adour et ses Barthes, les monuments historiques et châteaux à Lahonce, Mouguerre,Villefranque et Bayonne, les collines basques, la montagne de Ciboure, le site inscrit de la route des cimes, le massif de la Rhune...

"Tous ces éléments du patrimoine du Pays Basque seront à prendre en compte pour l’insertion du projet d’une ligne nouvelle entre Dax et la frontière espagnole lié aux sites naturels de très fort intérêt, au réseau hydrographique dense à caractère inondable, aux sites paysagers remarquables, au relief contraignant au sud et à l’occupation humaine (urbaine et agricole) importante. L’accumulation de ces enjeux dans certains secteurs (notamment la zone du Marais d’Orx et des Barthes de l’Adour) contraint les possibilités d’insertion offertes et limite les possibilités de passage. Un jumelage partiel avec l’A63 et le couloir des lignes électriques à très haute tension [ndlr : Villefranque-Ustaritz], évitant dans ces secteurs un effet de désorganisation des territoires, peut être envisagé" apprend-on dans le document présenté.

 

RFF estime inévitable de créer de nouvelles voies, en doublant la voie existante ou en créant une nouvelle en Labourd intérieur. Dans tous les cas de figure, le TGV ne dépassera pas les 220 km/heure en Pays Basque, la topographie ne permettant pas de le faire...

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