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PASSION-TRAINS

REPORTAGE : Avec la LGV Est, l'ingénierie ferroviaire prend le train de la concurrence

24 Février 2007 , Rédigé par Le Moniteur Expert Publié dans #REPORTAGE

 FRANCE - La SNCF n'est plus seule en France à concevoir des lignes à grande vitesse. La maîtrise d'œuvre du génie civil de la LGV Est – qui sera inaugurée le 15 mars prochain - a fait l'objet d'une mise en concurrence : une première dans la grande vitesse ferroviaire.

Bien connu du monde de la route ou du bâtiment, Arcadis EEG Simecsol, Ingérop, Luxconsult, Thalès, Coyne & Bellier, Tractebel, Scetauroute ou Setec sont désormais constructeurs de ligne à grande vitesse eux aussi. Cette ouverture de l'ingénierie avait valeur d'épreuve. "Nous avons mis en concurrence la SNCF pour tester l'ingénierie privée sur ce type d'ouvrage, mais aussi pour qu'elle se dote d'une expérience", recadre Patrick Trannoy, directeur des opérations LGV Est européenne de RFF. Une expérience vite vendue à l'international chez Ingérop où Yves Metz, directeur des infrastructures, révèle "avoir remis des offres au Maroc et en Algérie pour des projets exigeant des références en grande vitesse ferroviaire".

S'il est encore tôt pour mesurer les bénéfices d'une telle ouverture, un premier constat s'impose: la ligne a été livrée dans les temps, preuve que sur ses lots, l'ingénierie privée est parvenue a relever le défi. "Dans le principe, il n'y a pas de différences fondamentales entre le génie civil d'une autoroute et celui d'une ligne à grande vitesse, illustre Alain Cuccaroni, directeur adjoint des opérations LGV Est européenne de RFF. Notre référentiel est plus contraignant, les tolérances de fabrication plus resserrées."

S'il se refuse à attribuer publiquement bons ou mauvais points, Patrick Tranois confie que "la qualité de la prestation n'était pas homogène". Quatre ingénieries différentes sur un ouvrage linéaire ont peut-être compliqué la réalisation. "Nous sommes en phase de retour d'expérience", souligne le directeur des opérations. Il relève d'ailleurs également que, pour RFF, c'est "également la première mission de maîtrise d'ouvrage sur un projet complet de LGV".

Sur le chantier, la cohabitation ne fut pas toujours facile. La SNCF avait ses habitudes, les "routiers", avec leurs méthodes, ont bousculé la grande maison. Mais cette dernière était bien la patronne sur la ligne grâce à la fameuse mission COP (cohérence, optimisation et programmation). "Une nécessité pour Bernard Schaer, directeur de l'ingénierie SNCF, car il fallait coordonner les lots". Un calvaire pour les concurrents, mais aussi pour les autres équipes de la SNCF en charge du génie civil "qui avaient à cœur de bien faire", s'amuse Patrick Trannoy.

Le cœur de métier des ingénieurs de la SNCF a tout de même été préservé. La maîtrise d'œuvre de l'équipement ferroviaire (pose de voie, signalisation, caténaires), est restée entièrement dans leurs mains. Contrairement au génie civil, ce domaine est propre au ferroviaire et l'ouverture du marché sur la LGV Rhin Rhône est bien moins consensuelle.

 

 

Maitrise des coûts oblige, la maîtrise d'œuvre du génie civil de la LGV a fait l'objet d'une mise en concurrence : une première dans la grande vitesse ferroviaire qui bouleverse des habitudes...  et qui sans doute ne restera pas un cas isolé !

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