CONFORT : Le train du futur roule plus vite et sans tanguer
SUISSE - Lausanne-Berne en 57 minutes, au lieu de 1 h 06. Les journalistes invités hier par les CFF à tester une technologie révolutionnaire ont un avant-goût des voyages dans la prochaine génération de trains à deux étages. Les 59 convois assemblés à Villeneuve, permettront notamment de relier les deux villes en moins d’une heure. Pour réaliser ce petit miracle, ils vont rouler plus vite dans les courbes. Une mission jusqu’à présent impossible pour les lourds convois à deux niveaux.
Pour l’instant, c’est une voiture actuelle qui teste la technologie révolutionnaire. Dessous, deux bogies, ces petits chariots à deux essieux, se chargent de la maintenir droite dans les courbes. Même installé au deuxième étage, impossible de faire la différence avec un Intercity ordinaire. Le train d’essais dépasse pourtant de 10 à 20 km/h la vitesse autorisée. Dans les wagons traditionnels, il serait difficile de tenir debout.
Démonstration réussie hier: les voyageurs n’ont rien senti. Après tout, les deux bogies affichent déjà plus de 10 000 km au compteur depuis le début de l’année. «Nous visons un concept parfaitement fiable avec un haut niveau de confort pour nos clients», lance Thomas Grossenbacher, chef du projet pour les CFF. Plus de 400 testeurs ont déjà embarqué dans la voiture. Aucun n’est sorti malade ou n’a vomi pendant le voyage. Désagréments pourtant courants dans les trains pendulaires traditionnels qui penchent dans les virages.
La voiture à deux étages se contente de compenser le roulis provoqué par les forces centrifuges sans provoquer de nausée. Le pari n’était pas gagné d’avance. Le père du bogie, l’ingénieur zurichois Richard Schneider, planchait depuis vingt ans sur l’idée. Son employeur, Bombardier, a décidé de la mettre en œuvre seulement en 2008, dans le but, réussi, de décrocher le marché ferroviaire du siècle pour les CFF. Un achat de 59 trains pour 1,9 milliard de francs, dans un premier temps. L’ancienne régie envisage en effet de commander une centaine de rames en plus.
Les premiers trains du futur seront mis en service fin 2013. Leur livraison s’étalera cependant jusqu’à la fin de la décennie. Du coup, les premières diminutions des temps de parcours ne devraient pas intervenir avant 2018. Il n’est pourtant pas certain qu’ils relient formellement au début Lausanne et Berne en moins d’une heure. Les CFF estiment en effet qu’ils doivent investir 1 milliard sur la ligne pour garantir cet horaire. Et la question du financement n’est pas encore résolue.
Les CFF testent les bogies qui doivent accélérer les trains à deux étages. Ils roulent parfaitement, sans provoquer le mal des transports. Que du bonheur pour Bertha qui peut enfin apprécier la lecteur de son journal préférée sans avoir la nausée...
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