LGV : Imposante manifestation transfrontalière anti-LGV entre Hendaye et Irun
FRANCE - Une imposante manifestation anti-LGV transfrontalière a réuni samedi entre Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) et Irun (Espagne) quelque 13.000
personnes selon la police, entre 15.000 et 20.000 selon les organisateurs.
Les militants venus de France, d'Espagne et d'Italie, membres de collectifs écologistes et de mouvements politiques, ont clamé leur hostilité aux projets de nouvelles lignes ferroviaires à grande
vitesse, esquissant un mouvement anti-LGV à vocation européenne. L'appel à manifester, qui concernait initialement le seul projet de ligne à grande vitesse (LGV) traversant le Pays basque, avait
été repris par de nombreuses associations de défense de l'environnement, de riverains et de mouvements politiques hostiles à un "modèle de développement dépassé".
"LGV: à qui profite le crime ?", "les dés ne sont pas jetés: la LGV doit être arrêtée" ou encore "n'endettons pas nos enfants", pouvait-on lire parmi la forêt de banderoles et de pancartes
déployées dans un défilé organisé en un va-et-vient de la gare d'Hendaye jusqu'au centre-ville d'Irun, distant d'environ 2 kilomètres. Les manifestants, escortés par près d'une centaine de
tracteurs provenant d'exploitations basques "menacées" par la LGV, ont gagné Irun en traversant un pont au-dessus de la Bidassoa, le fleuve frontalier entre la France et l'Espagne.
Les partis autonomistes, sans exception, et les mouvements écologistes du Pays basque participaient à la manifestation, tout comme les maires et élus des 29 communes dont les populations sont
directement concernées par la nouvelle ligne à grande vitesse, entre Bayonne et Hendaye, prévue par Réseau Ferré de France (RFF). Une centaine d'élus, ceints de leur écharpes tricolores, s'était
placée en tête de cortège. Des collectifs anti-LGV sont venus du Pays basque espagnol, et de plusieurs départements français concernés par le projet de LGV Sud-Europe-Aquitaine, comme la Gironde
et les Landes, mais aussi de l'ouest et l'est de la France, de même que certaines associations venues d'Italie.
"Aujourd'hui, l'opinion publique a basculé", a déclaré à l'AFP Victor Pachon, président du Collectif des associations de défense de l'environnement (CADE), l'un des principaux organisateurs de la
manifestation. Il s'est félicité de "l'extension européenne" que connaît le mouvement anti-LGV, et dont la manifestation de Hendaye sera, selon lui, le point de départ et le symbole.
Les associations anti-LGV et collectifs écologistes réunis à Hendaye ont adopté samedi un texte commun, baptisé "Charte d'Hendaye", destiné à fédérer les mouvements européens opposés à la
construction de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse. Le texte, adopté par les responsables d'une vingtaine de collectifs et mouvements politiques de France, d'Espagne et d'Italie,
avant le démarrage de la manifestation, dénonce des projets qui constituent "un désastre écologique, socio-économique et humain" pour les zones traversées.
Parmi les formations politiques françaises hostiles aux projets de RFF figure notamment Europe Ecologie, qui avait appelé à manifester à Hendaye, estimant que le projet d'ensemble de LGV, entre
Bordeaux et l'Espagne, est "inutile, ruineux et destructeur". Noël Mamère et Marie Bové ont participé à la manifestation, de même de Monique De Marco, tête de liste du mouvement écologiste en
Aquitaine. Le 17 octobre dernier, quelque dix mille personnes avaient déjà défilé dans les rues de Bayonne pour clamer leur hostilité au projet.
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Tous dans la rue : Entre 13.000 (selon la police) 15.000 personnes (selon les organisateurs) ont manifesté samedi depuis Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) à Irun en Espagne pour protester contre le projet de construction d'une ligne grande vitesse Paris-Madrid et demander aux gouvernements français et espagnols "l'arrêt immédiat des travaux et projets" de cette ligne dont le tracé a été rendu public le 11 janvier. "Une LGV dans nos vignobles !? non merci..."
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