PANNE : A Pessac, un train Corail sème la pagaille avec trois heures d'embouteillages
FRANCE - Mercredi dernier, un train Corail est tombé en panne dans l'après-midi en gare de Pessac, bloquant tout le trafic en direction d'Hendaye et Arcachon. « J'ai pris le train de 16 h 35, à Bordeaux, explique Floriane, étudiante. Il a fait un arrêt en gare de Pessac. Des passagers sont montés. Et là, impossible de repartir. On sentait des à-coups comme une voiture qui n'arrive pas à redémarrer. À plusieurs reprises, on a entendu des messages comme quoi le mécanicien n'arrivait pas à relancer la machine. »
Le voyage à Hendaye s'est arrêté à une poignée de kilomètres de la gare Saint-Jean. La comparaison avec la voiture s'arrête là. Car on ne peut pas pousser un train en panne sur le bas-côté. À la sortie des bureaux, le convoi bloquant une des deux voies, n'a pas tardé à provoquer d'énormes bouchons sur les rails et les quais. Très vite, la gare de Pessac a vu grossir la foule. Car beaucoup d'habitants du bassin d'Arcachon prennent le TER pour venir travailler dans l'agglomération bordelaise.
Sylvie, par exemple, de Gujan-Mestras. En guise de bagages, elle emmène un vélo pour les trajets maison-gare, puis gare-travail. « Quand ils rétabliront le service, je ne risque pas de monter dans le premier train. Pareille mésaventure m'est arrivée l'an dernier. C'était aussi le train d'Hendaye qui était en panne mais un peu plus loin des quais. On l'avait poussé avec le nôtre. J'étais arrivée chez moi à 20 h 30 au lieu de 18 heures. Mais globalement, les pannes sont rares et aujourd'hui, il fait beau… »
Une jeune Dacquoise est plus sévère : « Il y a souvent des retards. » Une dame d'origine britannique ne décolère pas : « Lundi, il y a déjà eu une panne, c'est inadmissible ». Mais elle ne sait pas trop si ça marche mieux au pays de sa Gracieuse majesté, depuis la privatisation : « Je n'y suis pas retournée ».
Beaucoup pestent contre le manque d'informations, tandis qu'un panneau lumineux annonce toujours l'imminence d'un train à 17 h 12… Il est 18 h 50. Une employée de la SNCF sans micro ni porte-voix fait ce qu'elle peut, dans le flou le plus total. La SNCF reconnaîtra plus tard le pilotage à vue : « Comment faire autrement, avec une panne qui bloque une ligne majeure et perturbe tout le trafic, y compris du fret ? Il faut inventorier les scénarios possibles et mettre en place le plus efficace. Il a fallu trouver une locomotive de dépannage, un autre train, un conducteur disponible. En plus, il faut prendre en compte les travaux à Lamothe, près de Facture… »
Finalement, le convoi en panne a été tiré jusqu'à Facture un peu après 19 heures. Plusieurs trains passant au compte-gouttes ont absorbé progressivement les passagers pour Arcachon en roulant sur la voie de droite habituellement réservée au sens inverse. « J'espère qu'ils ont bien calculé leur coup », s'inquiétait un peu Daniel, de La Hume.
Quant aux voyageurs pour Hendaye, deux heures et demi après leur départ, ils sont montés dans un nouveau train, tiré par… deux locomotives, arborant sur leur flanc et leur front comme une promesse : « Bon voyage ».
Les rames Corail, les parents pauvres de la SNCF ? c'est à croire si on en lit la mésaventure qui est arrivé aux usagers du train pour Bordeaux. Las ! on a pas tous la chance de rouler en TGV...
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