TRAIT D'HUMEUR : Et si on se battait tous ensemble en faveur du Rail?
FRANCE - Profitant de la période estivale, le ministre de l’Ecologie vient de diffuser un avant-projet de Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) prévoyant une relance massive de la construction d’autoroutes en France. Pas moins de 17 autoroutes pour un coût théorique de 7.4 milliards d’euros (soit sans doute une enveloppe qui dépassera les 10 à 12 milliards d’euros !) sont inscrites au SNIT prévu à l’article 16 de la loi Grenelle1.
Alors que le Grenelle affirmait doctement que le réseau routier français n’augmenterait plus, le ministre de l’Ecologie a benoitement engagé la France dans une extension de son réseau autoroutier de plus de 8%, soit 879 kilomètres inscrits au SNIT (pour un réseau autoroutier de 11.042 km) !
Profitant des ambigüités du Grenelle de l’environnement, le ministre de l’Ecologie a répondu favorablement à toutes les demandes du lobby de BTP et des bétonneurs en tout genre. Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement, « Alors que le Grenelle énonçait un certain nombre de principes assez flous, le ministre adopte, a contrario, un vaste programme autoroutier qui marque le grand retour de l’Etat pollueur et décomplexé ! La croissance verte de Borloo ressemble à s’y méprendre à celle qui nous a conduit, durant un siècle, dans le mur écologique ! Après le Grenelle de l’environnement qui ne fut qu’une mise en bouche… Jean-Louis Borloo a donc annoncé, le 15 juillet 2010, l’organisation d’un nouveau Grenelle, celui des autoroutes ! Parions que celui-là sera immédiatement appliqué si la mobilisation citoyenne n’est pas au rendez-vous ! »
Pour l’association, « nous payons comptant l’écriture diplomatique du Grenelle qui adopta, voilà trois ans, un pseudo moratoire sur toutes nouvelles constructions autoroutières, sauf « intérêt local, enjeux de congestion ou de sécurité »… ». L’intérêt local ou les enjeux de congestion ou de sécurité permettent ainsi de justifier 17 nouveaux projets scandaleusement inutiles, dispendieux, énergivores et climaticides.
Étonnamment, le ministre de l’Ecologie justifie sa démarche au nom d’une concertation qui n’a jamais eu lieu et toujours repoussée à plus tard ! Gap, Rouen, Mâcon, Toulouse, Lille, Chartres, Moulins, Montpellier, Tours, Orgeval, Salon-de-Provence, Arles, Lyon, Vesoul, Auxerre… sont donc quelques-unes des villes qui vont à nouveau connaître les conséquences de l’Etat planificateur.
Exit, le développement du Rail en France, et place au Grenelle... du bitume ! Bon ça fait tout de suite moins réver, mais on peut dire merci au ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo pour cette nouvelle orientation : c'est la planète qui va être contente ! (Merci à Gilbert S. pour nous avoir signaler cet article ; plus de renseignement sur www.agirpourlenvironnement.org)
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