POLEMIQUE : La concurrence "fait craindre plus d'accidents" aux syndicats à la SNCF
FRANCE - La libéralisation du transport ferroviaire provoque-t-elle davantage d'accidents ? Oui, répond sans complexe la CGT-cheminots, qui affirme avoir observé «une
recrudescence d'incidents et d'accidents» mettant «en cause les opérateurs ferroviaires privés chez qui la réduction des coûts et l'abaissement des conditions sociales sont la règle». De son
côté, la CFTC se demande aussi «comment les opérateurs privés peuvent être compétitifs sans rogner sur la sécurité ?».
Pour soutenir leur affirmation, les syndicats s'appuient sur des exemples récents. Le 20 mai, le trafic entre Paris et Bordeaux se retrouvait paralysé après le choc près d'Angoulême entre un
train de fret SNCF et un train d'Euro Cargo Rail (ECR), dont le chargement de tractopelles se serait déplacé. Le week-end dernier, un autre train ECR, mais cette fois tracté par une
locomotive de la DB, déraillait, arrachant 350 mètres de voies à Forbach (Moselle), interrompant les circulations fret, TER et TGV. Selon la CGT, un train Colas Rail a fait de même dans la
Marne, «avec arrachement de la voie et des caténaires».
En 2008, le syndicat majoritaire de la SNCF avait déjà relevé une série de franchissements de feux rouges par d'autres opérateurs privés de fret, et surtout le «train fou» de Veolia qui avait
traversé en avril la gare de Montauban à 60-70 km/h en raison de l'absence d'un frein.
Depuis l'ouverture du fret ferroviaire à la concurrence en 2006, les opérateurs privés ont vu leur part de marché face à la SNCF augmenter fortement, atteignant 12% en mai 2009. Le trafic
international de voyageurs sera à son tour ouvert à la concurrence en 2010, avant le trafic national.
Après l'accident près d'Angoulême en mai, PS, Verts et NPA avaient pointé les effets de la libéralisation du transport ferroviaire. «La privatisation et les incidents, ça n'a rien à voir !»,
avait alors rétorqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Une affirmation corroborée par Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des voies, et l'Etablissement public de
sécurité ferroviaire (EPSF), le gendarme du rail, selon qui le nombre d'accidents - stable - n'est pas plus fort «du côté des nouvelles entreprises ferroviaires» que de la SNCF. Qu'on se le
dise...
Le comble de la mauvaise foi : s'appuyant sur deux accidents récents et
plusieurs incidents depuis l'an dernier, la CGT et la CFTC redoutent "que la progression des opérateurs privés dans le transport de marchandises ne provoque davantage d'accidents ferroviaires",
car selon les syndicats, les opérateurs ferroviaires privés "rognent" (!) sur la sécurité pour être compétitifs.
Du grand n'importe quoi ! les syndicats ne s'inquiéteraient ils pas plutôt de la perte des marchés qu'à entrainé l'ouverture du fret à la concurrence ? Car soyons sérieux : des accidents,
il y en a aussi à la SNCF ! Et les études le prouve : c'es idem... dans les deux camps. Aaaah démagogie ! quand tu nous tiens....
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