ACTU : Metronet - Ça va de mal en pis pour Bombardier à Londres
ROYAUME-UNI - Pour Metronet Rail, et du même coup pour Bombardier Transport, la situation va en empirant à Londres. Menaces de grèves. Volte-face de la Ville de Londres
concernant son soutien à Metronet. Rebufades de la part des banques chargées de soutenir le projet de rénovation du métro londonien. Rien ne va plus.
Ainsi, Transport of London, l’organisme municipal chargé du métro londonien, a annoncé la semaine dernière son intérêt à prendre en mains l’ensemble des contrats attribués en partenariat
public-privé (PPP), et ce même si cela va à l’encontre de la volonté du premier ministre Gordon Brown.
Pourtant, Transport of London ainsi que la maire de Londres, Ken Livingstone, avaient donné leur assurance à Metronet, en juillet, que les contrats accordés en PPP seraient maintenus. Les
contrats clés en main conclus par Bombardier Transport avec Metronet portent sur la fourniture de nouveaux trains, de signalisation, de remise à neuf de trains ainsi que d'activités de
maintenance du parc de véhicules pour le métro de Londres. Ils sont évalués à 6,7 G$.
Cela étant, la direction de Bombardier Transport a souligné mercredi qu’elle «continue de les honorer conformément aux exigences contractuelles», sans donner davantage de précisions. Un curieux
optimisme, car les problèmes ne cessent de s’accumuler. Le syndicat des travailleurs du métro a déposé plusieurs préavis de grève, la première devant survenir le 3 septembre pour une durée de 72
heures. Déjà, les médias londoniens en parlent comme d’un prochain «Underground Chaos». La raison de ces grèves? La crainte que les contrats attribués à Metronet entraînent des licenciements et
une révision des conditions salariales des employés du secteur public.
Quant à Metronet elle-même, elle est passée en juillet dernier sous administration judiciaire. Pourquoi? Parce que le consortium international - composé à parts égales de Bombardier, WS Atkins,
Balfour Beatty, Électricité de France et Thames Water Utilities - n’a plus les ressources financières pour poursuivre la rénovation et l’entretien du métro de Londres.
Deux raisons expliquent cette situation : les banques chargées de soutenir le projet de PPP ont refusé en juin d’accéder à la demande de Metronet pour une rallonge financière de 551 millions de
livres, lui octroyant seulement 121 millions de livres. Et les dépassements de coûts du chantier ont déclenché un litige entre Metronet et la Ville de Londres.
De fait, la Ville de Londres et son maire, Ken Livingstone, attribuent la note à de nombreux retards qu’aurait accusé Metronet depuis le début du projet, il y a quelques années. Ils demandent
donc aux cinq propriétaires de Metronet, dont Bombardier, d’absorber la facture. Le consortium soutient, de con sôté, avoir effectué des travaux supplémentaires à la demande des responsables du
métro. Ces tâches n’étaient pas inscrites au contrat, allègue Metronet.
La réaction de Bombardier a consisté à passer en juillet une dépréciation de l’intégralité de son investissement dans Metronet à ses comptes trimestriels. Dépréciation de 162 M$ qui pèse sur les
résultats du deuxième trimestre de 2008, au point de provoquer une perte nette de 71 M$ (0,05$ par action).
Rififi chez les rosbeefs : Menaces de grèves, volte-face de la Ville de Londres concernant son soutien à Metronet, rebufades de la part
des banques chargées de soutenir le projet de rénovation du métro londonien... Du coup, les résultats du 2e trimestre de Bombardier ont du plomb dans l'aile." well,
shocking..."
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