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PASSION-TRAINS

ACCIDENT : Deux fillettes écrasées par les soufflets du tram à Genève

29 Juin 2009 , Rédigé par Tdg.ch Publié dans #REPORTAGE

 SUISSE - Mayssa se souviendra longtemps de sa course d’école 2009. Mardi dernier, la fillette de 10 ans rentrait d’une visite de la cathédrale Saint-Pierre avec ses camarades de l’école du Pré-du-Camp à Plan-les-Ouates. Dans le tram 12, elle et sa copine de classe, Xénia, font le trajet appuyées contre les soufflets centraux du véhicule. A chaque virage, les deux écolières modèles prennent soin de ne pas se laisser complètement envelopper par l’accordéon qui leur sert de dossier. «On avait un peu peur de se retrouver prisonnières, mais on arrivait facilement à se dégager sans que ça fasse mal», se remémore Mayssa.

Quelques mètres après la place de l’Octroi, le tram bifurque subitement et quasi à angle droit, en direction de Carouge. Il est environ 13 heures, les deux jeunes passagères n’ont pas le temps de s’extraire. Elles se retrouvent prises en étau dans les soufflets du véhicule. «J’ai juste eu le temps de sortir la tête, mais mon corps est resté coincé, explique la fillette. Ma copine Xénia avait de petites pives plein les poches qu’elle avait ramassées durant la balade. C’est elle qui a eu le plus mal. Elle est même tombée dans les pommes.»

Résultat: les deux petites victimes terminent leur expédition scolaire à l’hôpital. Durant la manœuvre, l’accordéon central a, en effet, non seulement fissuré la colonne vertébrale de Mayssa, mais aussi et surtout fracturé le bassin de sa petite camarade de classe: Xénia est ainsi toujours allongée sur un lit d’hôpital. «On n’a même pas eu le temps de hurler», précise la plus chanceuse des deux écolières, qui a encore toutes les peines du monde à marcher. «Heureusement, elle récupère mieux que prévu, mais elle a eu chaud, relève un membre de la famille. La petite doit encore prendre des antalgiques pour supporter la douleur. Elle a des bleus sur tout le corps.»

Mayssa a dû faire une croix sur ses promotions. Elle espère tout de même pouvoir partir en vacances cette semaine. «Le médecin m’a dit que je devais encore passer faire quelques examens car on a retrouvé du sang dans mes urines. J’ai très mal au dos et au bassin. De temps en temps, j’ai aussi des fourmis dans les pieds», glisse la gamine dont l’œil droit est encore injecté de sang suite à l’accident.

Visiblement remués, les TPG ont pris soin d’envoyer un bouquet de fleurs aux familles des fillettes, accompagné d’un mot gentil et d’une boîte de stylos-feutres. «C’est très aimable de leur part, reconnaît un parent de l’une des deux victimes. Je sais qu’ils sont désolés. Mais j’aurais préféré qu’ils mettent un panneau de danger dans les trams. S’ils avaient attiré l’attention des enfants, il n’y aurait pas eu d’accident.»

Ces prochaines semaines, les TPG colleront des messages de mise en garde sur les accordéons centraux de leurs véhicules. «C’est un accident malheureux, déclare Isabel Pereira, porte-parole des TPG. La nouvelle nous a particulièrement secoués.» D’autant plus que les deux fillettes n’avaient apparemment pas un comportement inadéquat.

La faute à pas de chance ? «Il est vrai que de s’appuyer sur les soufflets des véhicules comporte certains risques. En particulier lors d’importants virages, comme c’est le cas lorsque le tram tourne pour entrer dans Carouge.»
Un lacet critique, durant lequel l’un des soufflets se ferme totalement, alors que l’autre se déploie à son maximum. «Il vaut mieux éviter de trop se rapprocher de cette zone. Heureusement, cet accident est tout à fait exceptionnel», précise la porte-parole. Est-ce un problème que l’on rencontre plus souvent avec les anciens trams? «Tous nos véhicules sont agréés par l’Office fédéral des transports. Cela ne dépend pas de leur ancienneté. Selon les constructeurs, certains bus sont équipés de barrières, empêchant de s'adosser aux soufflets, et pas d’autres.»

Contrairement aux portes, les accordéons centraux des voitures TPG sont dépourvus de capteurs. «C’est impossible d’équiper les soufflets de senseurs. Car une fois pliés, on ne peut plus rien faire, même avec une alarme. Il faut attendre de sortir du virage. Par contre, les premières marches de nos véhicules et les parties en caoutchouc des entrées réagissent au moindre signal. Les portières se rouvrent automatiquement pour libérer les personnes coincées.»



Deux fillettes écrasées par les soufflets du tram  à Genève: agées de 10 ans, elles réchappent de justesse à l’asphyxie, mais ressortent toutes deux blessées. L’une a la colonne vertébrale fissurée, l’autre est hospitalisée, suite à une fracture de la hanche. Dangereux de prendre le tram en Suisse...

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