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PASSION-TRAINS

ANALYSE : Régions / SNCF, ou le point noir des retraites

30 Octobre 2010 , Rédigé par lunion.presse.fr Publié dans #ACTU

logo SNCF FRANCE - Décentralisation depuis  le 1er janvier 2002 oblige, la SNCF a signé des conventions avec les Régions qui ont hérité de compétences élargies en matière de transports et tout particulièrement de trains express régionaux (TER). Or s'il est plaisant de jouer au chef de gare avec de jolis train-trains quand on est président - souvent socialiste - d'une région de France, s'il est tout aussi gratifiant de jouer au Père Noël en supportant les revendications des camarades syndicalistes de la SNCF face au gouvernement, il est en revanche furieusement déplaisant d'avoir à payer...  pour le régime très spécial des retraites de cette bonne vieille SNCF.

 

Et c'est précisément ce que devraient faire nos Régions pour les cheminots affectés aux jolis TER, car les fameuses conventions SNCF/Régions couvrent la prise en charge par ces dernières de l'ensemble des coûts liés à l'exploitation des TER, trains et… cheminots. Or, la récente réforme du régime de retraite des lointains descendants de «La Bête humaine», entrée en vigueur courant 2008, impose à la SNCF de cotiser d'avantage, les intéressés travaillant plus longtemps ; les régimes spéciaux, dont celui de la SNCF, auront à s'aligner sur le même nombre d'annuités que les autres, du public et du privé, en 2016 sur la base de 41 annuités de cotisation.

 

Pour les Régions, qui constituent un genre d'Etat fédéral socialiste superposé à la République jacobine, la chose est insupportable. Par l'intermédiaire de leur congrès, ou plus précisément de l'Association des Régions de France, elles sonnent le tocsin, car selon Jacques Auxiette, président des Pays-de-Loire et expert en transports ferroviaires de l'ARF, cité par «La Lettre A», «le surcoût lié au nouveau régime de retraite des cheminots pourrait passer de 23,5 millions d'euros en 2008 à quelque 138 millions en 2012 pour l'ensemble des Régions». Ce qui, sur l'ensemble de la période, donnerait la bagatelle de 450 millions d'euros…

 

Comble de malheur, le gouvernement Fillon a été sensible - peut-être un peu trop - aux pressions de la gauche, des syndicats et des bonnes âmes progressistes, quand il s'est agi de réformer les régimes spéciaux. Moralité, les cheminots ont récupéré quelques avantages immédiats en échange de l'allongement progressif et différé de leur durée de cotisation ; en sus d'une retraite toujours calculée sur la base des six derniers mois de salaires, primes de fin d'année y compris, des augmentations de salaires sont automatiquement attribuées aux futur retraités.

 

Quant à ceux qui persistent à trimer au-delà de l'âge canonique de 55 ans (cinq de moins pour les conducteurs), en dépit des insistantes incitations au départ de la part des syndicats et de leur hiérarchie, ils bénéficient d'une rafale de majorations (ndr : on dit surcote, en jargon progressiste…), autant de gains qui se répercutent sur la retraite. Et comme le régime spécial des cheminots était déjà largement déficitaire…

 

 

Les régimes spéciaux ne font pas que des heureux, même à gauche. Ainsi, les Régions refusent de supporter les surcoûts des retraites des cheminots que leur facture la SNCF au titre des TER. Ils n'ont rien contre le chemin de fer mais préfèrent voir payer l'Etat, et donc le contribuable. Une histoire compliquée qui conduit bien au-delà d'une bisbille en matière de petits trains…

 

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