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PASSION-TRAINS

FRET : Un rapport sénatorial veut sortir le fret ferroviaire de l'impasse

8 Novembre 2010 , Rédigé par wk-transport-logistique.fr Publié dans #ACTU

Logo-RFF.jpg logo SNCF FRANCE - "Le fret ferroviaire ne se relèvera pas en France tant que l'entreprise historique sera convalescente : le fret ferroviaire redémarrera en France avec la SNCF. Rien ne se fera sans elle". Autant dire que le groupe de travail issu de la commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire du Sénat et présidé par Francis Grignon (UMP) se révèle être un aficionado de la SNCF, "cette grande entreprise publique, fleuron du savoir-faire et de la technologie de notre pays". Le ton est donné pour ce rapport, "L'avenir du fret ferroviaire : comment sortir de l'impasse ?", rendu public le 20 octobre 2010 : la voie ferrée est l'avenir du transport de marchandises.

 

Outre le panégyrique du rail, les parlementaires font le tour de ce qui leur semble essentiel pour la reprise des trafics marchandises : cela les amène à enfoncer des portes ouvertes, comme la mise en place de corridors de fret européens, mais aussi à critiquer doucement le malade qu'ils veulent soigner. Ils doivent constater par un doux euphémisme que la SNCF n'a pas toujours eu une logique commerciale alors que les nouveaux entrants sur le marché "ont clairement fait le choix d'une politique volontariste". Force leur est aussi de s'apercevoir que l'abandon du wagon isolé par Fret SNCF est bien loin d'être cohérent avec la notion même d'aménagement du territoire.

 

La SNCF est pourtant sortie de son rôle d'aménageur de l'espace depuis des années, mais les sénateurs français font toujours, semble-t-il, le rêve d'une entreprise structurante pour l'Hexagone. C'est une "mission traditionnelle [...] de fin maillage du territoire" que doit encore assumer Fret SNCF, selon ces élus. Pour l'encourager dans cette voie, ils suggèrent qu'une subvention aux lignes ferroviaires peu usitée, soit "payée idéalement par les donneurs d'ordre qui utilisent les transports routiers, sinon par les donneurs d'ordre qui utilisent les axes ferroviaires les plus importants ". Une sorte de péréquation qui viendrait aider la SNCF à supporter le poids du wagon isolé...

 

En matière de wagon isolé, l'opérateur ferroviaire de proximité (OFP) avait été présenté comme la solution la plus appropriée pour desservir le territoire français depuis ou à destination de points de massification d'où seraient assemblés des trains complets. Or, ces OFP voient le jour dans la douleur "malgré un dispositif juridique adéquat et la bonne volonté affichée des différents protagonistes du dossier", constatent les parlementaires. Seuls en place en octobre, l'OFP opérant sur le port de La Rochelle et son confrère cathare, TPCF Fret.

 

Au final, la sauce ne semble donc pas prendre malgré la multiplication des projets. Et les sénateurs, qui ne s'expliquent pas la désaffectation des acteurs économiques, ne font que rappeler que la loi ne doit pas venir brider les ambitions en la matière. Dans le même esprit, ils proposent de promouvoir "la création de voies de raccordement en aidant financièrement" les entreprises qui souhaiteraient être embranchées, à l'image de ce qui a été réalisé par la confédération helvétique.

 

Tout à leur envie de soutenir l'acteur historique du marché, les sénateurs comprennent tout de même l'intérêt qu'il y a à garantir l'indépendance de la direction de la circulation ferroviaire (DCF) rattachée à la SNCF mais "qui agit au nom de RFF". Ils demandent au gouvernement de publier rapidement les décrets d'application de la loi dite ORTF du 9 décembre 2009, qui pose les principes de cette séparation des fonctions.

 

Reste l'avenir financier de l'AFITF. Les élus de la Haute assemblée s'en préoccupent sous un angle qui risque de mécontenter les transporteurs routiers : la solution consiste, selon eux, à augmenter les redevances domaniales payées par les sociétés d'autoroutes à l'État et à mettre en place la taxe poids lourds à la fois sur ces axes et sur les nationales en relevant son taux progressivement. C'est pour eux la seule façon de permettre à l'agence de trouver un moyen de ne plus dépendre du budget général pour assurer les financements d'infrastructures prévues.

 

Au final, comme en a pris l'habitude le secteur du transport routier, il s'agit ni plus ni moins, alors que le préambule du rapport sénatorial dit exactement le contraire, de faire financer les mutations du mode ferroviaire par le transport routier, via des phases transitoires "pour ne pas pénaliser les entreprises déjà fortement soumises à la concurrence internationale". Une voix de plus vient de s'élever pour chanter la gloire du Grenelle de l'Environnement : ce sera à n'en point douter le seul impact de ce travail parlementaire.

 


Cinq sénateurs dont Francis Grignon avancent dans un rapport leurs solutions pour le fret ferroviaire. Pour eux, elles ne peuvent passer que par la dynamisation de Fret SNCF. Et le transport routier doit financer la voie ferrée... Une idée intéressante, mais qui devrait faire bondir les professionnels du transport par la route. Faites votre propre opininon : consulter le fameux rapport en cliquant ici

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B
<br /> <br /> D'autres solutions existent mais pour les imaginer il faut être un vrai de vrai fana du ferroviaire.<br /> <br /> <br /> Une piste : passer plusieurs heures par jour à éplucher les sites en rapport avec le ferroviaire.<br /> <br /> <br /> <br />
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