INCIDENT : La locomotive prend feu - 135 passagers dans l'attente
FRANCE - C'est une longue nuit que les quelque 135 passagers de la ligne 4 ont passée samedi soir. Cinq minutes après avoir quitté la gare de Bar-sur-Aube, le train
corail Paris/Culmont-Chalindrey, avec à son bord vingt-quatre passagers, s'arrête en pleine voie à hauteur du pont Boudelin, vers 20 h 30. Le conducteur vient de voir des flammes à
l'extérieur.
Pour une raison encore inconnue, la locomotive a pris feu. « Avec le conducteur, on a vidé les quatre extincteurs de la locomotive et je suis allé en rechercher dans les wagons », raconte Jérôme
Ansel, un agent SNCF, qui rentrait chez lui.
Les passagers ont immédiatement été conduits à l'arrière du train, alors que les sapeurs-pompiers de Bar-sur-Aube, Vendeuvre-sur-Barse et Brienne-le-Château intervenaient sur l'incendie et que la
gendarmerie mettait en place un périmètre de sécurité, notamment en fermant la route de Bayel. Le feu n'a fait aucun blessé et a été circonscrit à la locomotive et à une petite partie de la
première voiture.
Vers 22 h 30, c'est le train suivant, le Paris/Mulhouse, qui s'arrête derrière le premier train pour que les passagers de ce dernier puissent y monter et s'y réchauffer. Il est minuit passé quand
ce second train fait marche arrière pour rejoindre la gare de Bar-sur-Aube. Là, les 135 passagers sont accueillis avec des plateaux-repas et des bouteilles d'eau offerts par la SNCF.
Entre-temps, deux cars étaient arrivés pour conduire les passagers de ces deux trains à destination. Les passagers en direction de Vesoul et Lure ont dû s'armer d'encore un peu de patience
pendant une demi-heure avant que leur car n'arrive. Tous ne sont arrivés que tard dans la nuit.
Cet incident a également causé des retards pour les derniers trains de la soirée en provenance de Mulhouse et de Belfort. « Dans une situation d'urgence comme celle-ci, notre priorité, c'est la
sécurité des voyageurs, qu'un accident n'arrive pas en plus là-dessus. Ensuite, c'est trouver une solution pour que chacun arrive à destination », indique Emmanuel Pauthier, cadre à la SNCF, pour
qui les heures suivantes ont été consacrées au dégagement de la voie pour permettre un retour à un trafic normal sur la ligne hier matin. Au total, les passagers ont dû attendre près de quatre
heures, dans le train puis en gare. Et même si certains esprits se sont échauffés sur la fin, beaucoup de passagers ont pris la chose avec philosophie… et leur mal en patience.
« Les trains sont en piteux état. Ils ont géré du mieux qu'ils ont pu. Ils nous ont fait des annonces régulières. À un moment, ils ne savaient plus trop quoi nous dire, alors on a entendu : "Je
vais quand même vous donner une bonne nouvelle. On est à 0-0 (en football, la France rencontrait la Lituanie, ndlr)" », lance Marc.
Pour André, c'est le contraire : « On a été très mal renseigné. Les gens sont restés assez calmes dans l'ensemble, mais certains se sont fâchés. On a passé plus de trois heures dans le train. La
nuance positive, ce sont les plateaux-repas qu'on nous a donnés à la gare. On ne s'y attendait pas. ». « Avec les incidents multiples qu'on voit, on se demande si la maintenance est faite
correctement. On se pose des questions sur la fiabilité du transport. Est-ce une conséquence des restructurations ? La machine coince peut-être parce qu'il manque des effectifs », s'interroge
Sophie, qui ajoute : « On garde la bonne humeur quand même. » Dans le bus, un passager ne l'entend pas de la manière et crie à qui veut l'entendre : « C'est lamentable ! C'est une organisation
pitoyable ! »
« Ils ont l'art de nous faire attendre. On nous dit les choses petit à petit. On perd une heure de sommeil, je me lève à 5 h 30 lundi et je me demande comment je vais faire ma semaine », lance
Véronique, à deux pas d'Hamza qui peste en attendant le troisième bus : « Pourquoi il n'y a pas le bon nombre de bus ? On a l'impression qu'il n'y a jamais eu de précédent. Tout doit être prévu.
Ils ont eu quatre heures pour s'organiser !
"En Flambage" : Un feu s'est déclaré dans la locomotive d'un train se rendant à Culmont-Chalindrey samedi soir à Bar-sur-Aube.
L'incident n'a fait aucun blessé... mais "échauffé" (c'est le cas de le dire !) certains voyageurs mécontents de la gestion de la crise de la part de la SNCF... Décidément, jamais contents, ces
voyageurs...
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